La violence contre les femmes est une priorité pour les groupes de femmes et les retraités du Congrès de l’Union du Canada. Partout au Canada et à l’étranger les femmes se mobilisent pour riposter. Le 25 novembre est conçu chaque année comme la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Son origine remonte à 1960 en République dominicaine où les sœurs Mirabal ont été assassinées parce qu’elles luttaient pour leurs droits.
Les statistiques compilées par l’Organisation des Nations Unies montrent que la violence et la brutalité infligées aux femmes et aux enfants par les hommes sont réelles et augmentent à un rythme alarmant et les statistiques ne prennent pas en compte les victimes qui restent silencieuses par peur de représailles.
Selon les statistiques des Nations Unies, aux États-Unis, une femme est battue par son partenaire toutes les 15 secondes. En Afrique du Sud, une femme est violée toutes les 23 secondes. Au Bangladesh, près de la moitié des femmes ont subi des abus physiques de la part de leur conjoint.
Au Canada, tous les six jours une femme est tuée par son partenaire intime. En 2009, 67 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur petit ami. Tous les jours, il ya plus de 3 000 femmes (et 2 500 enfants) séjournant dans les divers refuges d’urgence afin d’échapper à la violence conjugale. En 2010, on comptait 582 cas connus de femmes autochtones assassinées ou disparues. Toujours au Canada, en une seule année, 427 000 femmes âgées de plus de 15 ans ont rapporté avoir été victimes d’agression sexuelle.
Qu’est-ce qu-on attend pour agir?
Bien que les femmes de tous les milieux soient vulnérables à la violence, certaines le sont plus que d’autres. Particulièrement les jeunes femmes et les enfants, les femmes handicapées, les femmes à faible revenu, les personnes âgées, les femmes autochtones et celles appartenant à des minorités ethniques et raciales.
Les cas de violence contre les femmes prennent de nombreuses formes : violence physique, sexuelle, psychologique ou verbale, et le harcèlement criminel.
Comment aider une femme victime de violence?
Étant donné les nombreux cas de femmes violentées au Canada, il ya de fortes possibilités qu’une personne de votre entourage (personnel ou professionnel) soit victime de violence sans que vous vous en doutiez. Il faut être prêt à faire face à cette situation et offrir de l’aide sans pour autant mettre la femme ni ses enfants en plus grand danger. Une femme maltraitée peut avoir peur de dire à quiconque ce qui se passe. Lorsque vous arrivez à déceler des signes de violence, vous pouvez lui dire qu’elle n’est pas seule, et que vous êtes prêt à la croire.
Nous oublions souvent que les personnes âgées sont victimes d’abus par leur conjoint ou un membre de la famille. Selon les rapports de police des données pour 2010, il y avait aussi 99 000 aînés qui ont été victimes de violence familiale, ce qui représente 25 pour cent de toutes les victimes de crimes violents. Les personnes âgées ont été agressées par un conjoint ou par d’autres membres de la famille.
Même si cela fait 30 ans que la population canadienne a été sensibilisée à la violence contre les femmes, celle-ci ne fait toujours pas partie des priorités aux niveaux des politiques et de l’allocation des ressources au sein des gouvernements et des services de police, en dépit du fait que les femmes représentent 52 pour cent de la population. Cet absence d’engagement du gouvernement se manifeste dans la réduction constante du soutien politique et financier à des organisations œuvrant pour l’égalité.
Mobilisation et action
Au Québec, les 12 journées d’action de la campagne pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a eu lieu du 25 Novembre au 6 Décembre commémorant le massacre de 1984 à l’École Polytechnique. Le 6 décembre est maintenant un Jour de deuil national. Au Canada plusieurs vigiles ont été organisées à travers le pays.
Aux Nations Unies, en Mars de l’année prochaine, des représentants du gouvernement canadien ainsi que des représentants non gouvernementaux (ONG) feront des recommandations dans un mémoire intitulé « L’élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre les femmes et les filles. » Ce sera le thème prioritaire lors de la session des Nations Unies pour la 57e Commission de la condition de la femme.
L’Association des syndicalistes retraités du Canada (ASRC) se joint au Congrès du travail du Canada pour demander au gouvernement Harper de:
1. établir un plan d’action national global pour mettre fin à la violence faites aux femmes au Canada;
2. lancer une enquête publique nationale sur les meurtres et disparitions de femmes et de filles autochtones;
3. prendre un engagement public pour favoriser la conclusion d’un entente pendant la session de 2013 de la Commission de la condition de la femme (CCF) qui renforcerait les doits des femmes et tiendrait les gouvernements responsables des progrès qu’ils réalisent en vue de l’élimination et de la prévention de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles.
Il doit y avoir zéro tolérance.
Article publié en anglais, le 6 décembre 2012 dans rabble.ca.
Louisette Hinton est membre hors-cadre de l’exécutif, responsable du dossier des femmes pour l’Association des syndicalistes à la retraite du Canada (ASRC).
Retiree matters est une chronique mensuelle, rédigée par les membres de l’Association des syndicalistes à la retraite du Canada (ASRC), qui explore les dossiers touchant les retraités, les personnes âgées, leurs familles et leur communauté. ASRC agit en tant qu’organisme de défense afin d’assurer que les préoccupations des syndicalistes à la retraite et des personnes âgées sont entendues à travers le Canada.