La Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG) sont les seuls revenus pour beaucoup de femmes où elles sont garanties de recevoir le même montant que les hommes, quelle que soit leur histoire en tant que main-d’œuvre. La proportion du revenu remplacé par le SV et le SRG est beaucoup plus élevée pour les femmes et les personnes âgées à faible revenu, environ 70 pour cent pour ceux dont le revenu individuel est de moins de 15,000 $. Pour les femmes entre les âges de 65 et 69 ans, la SV et le SRG viennent réduire la pauvreté de 21 points du pourcentage. Pour les hommes du même âge, c’est 15 points du pourcentage. Donc, il est clair que repousser l’âge de la SV et du SRG n’est pas de genre neutre.
La SV et le SRG réduisent d’environ 30 pour cent à environ 12 pour cent le taux de faible revenu (plus pour les femmes que pour les hommes).
Repousser l’âge d’admissibilité à la SV/SRG de 65 à 67 ans signifierait que les aînés qui sont bénéficiaires des programmes provinciaux, de l’aide sociale et d’invalidité, ne travaillant pas et à faible revenu, devront attendre encore deux ans pour la transition vers le programme de la SV / SRG; augmentant ainsi les coûts de l’aide sociale pour les gouvernements provinciaux. Les provinces devront également payer plus cher pour fournir des médicaments et des services essentiels aux aînés à faible revenu qui sont incapables de payer de leur propre chef.
La modification de l’âge d’éligibilité à 67 ans, signifierait que 35 pour cent des bénéficiaires de la SV qui auraient droit au SRG à 65 ans — surtout des femmes — perdrait ces avantages. Pour les personnes âgées admissibles à ce montant maximum (projeté à 320,000 en 2012, en majorité des femmes) la perte de deux années complètes de prestations représenterait plus de 30,000 $.
Les travailleurs les plus dépendants du revenu de la SV/SRG, qui sont les femmes, les travailleurs handicapés, les personnes dans des résidences à revenu modéré, celles à faible revenu ainsi que celles au chômage de longue durée seront les plus touchés.
De plus, dans certaines provinces, les aînés à faible revenu âgés de 65 et 66 ans pourraient perdre leur admissibilité à d’autres suppléments provinciaux qui sont liés à l’admissibilité au SRG. Par exemple, en Colombie-Britannique, les personnes âgées, bénéficiaires de la SV/du SRG perdront un supplément de revenu de 49,30 $, plus un rabais sur les laissez-passer d’autobus et peut-être une réduction de l’impôt foncier. Un autre exemple, au Québec, la ministre de l’Emploi, Julie Boulet, a déclaré à Radio Canada, en février 2012, que la hausse de l’âge pour les pensions coûterait à la province « des dizaines de millions de dollars » en prestations d’aide sociale aux aînés à faible revenu âgés de 65 et 67 ans.
Le Premier ministre, Stephen Harper et divers députés et représentants du gouvernement ont tenté de justifier les réductions proposées au programme de la SV/SRG en faisant valoir que la retraite de la génération du baby-boomer et l’augmentation correspondante du coût en dollar nominal de la SV et du SRG ne sont pas durables. Il n’existe aucune preuve pour valider cet argument. Il est à noter que Kevin Page, le Directeur parlementaire du budget, a déclaré que dans le futur, la SV est abordable sans modifications. L’Association des syndicalistes retraités du Canada (ASRC) exhorte les canadiens et canadiennes à rejeter les modifications proposées par le gouvernement Harper à la SV/SRG et à lutter pour l’amélioration de la sécurité des retraites pour tous.
Article publié en anglais, le 9 septembre 2012 dans rabble.ca.
Retiree matters est une chronique mensuelle, rédigée par les membres de l’Association des syndicalistes à la retraite du Canada (ASRC), qui explore les dossiers touchant les retraités, les personnes âgées, leurs familles et leur communauté. ASRC agit en tant qu’organisme de défense afin d’assurer que les préoccupations des syndicalistes à la retraite et des personnes âgées sont entendues à travers le Canada.
Louisette Hinton est membre hors-cadre de l’exécutif, responsable du dossier des femmes pour l’Association des syndicalistes à la retraite du Canada (ASRC).
Diane Wood est Présidente de la Fédération des membres syndiquées de la Colombie-Britannique (BC FORUM), une affiliation de COSCO, et représentante sur l’exécutif de l’ASRC.