2014-08-16-babordtoutefsp

Le tout premier Forum social des peuples (FSP) se tiendra à Ottawa du 21 au 24 août prochain. Il s’agit d’une opportunité unique: un évènement qui se présente à la fois comme «historique» de par ses racines et fondamentalement «révolutionnaire» de par ses ambitions.

Construit sur un processus ouvert et inclusif depuis près de trois années, le FSP offre pour la toute première fois aux communautés autochtones, aux communautés du Québec et du Canada, aux organisations, groupes citoyens, écologistes, syndicaux, féministes, étudiants et bien d’autres l’opportunité de se rencontrer d’abord, de se comprendre ensuite et, bien sûr, de travailler ensemble pour changer cet État dans lequel nous vivons.

Et c’est cet objectif qui est extraordinaire puisqu’il annonce toute la portée qu’une telle rencontre peut avoir dans l’histoire des mouvements sociaux au Canada et dans celle de la fin de l’histoire de la droite régressioniste et extractiviste canadienne. De par l’emphase mise sur la convergence nécessaire entre les mouvements sociaux, les communautés autochtones et non-autochtones de partout au Canada et au Québec, le Forum social des peuples annonce une ère nouvelle.

Combattre les changements climatiques

Le FSP s’organise autour de 17 thèmes transversaux. Sans présumer de la fin des débats, il est d’ores et déjà clair que l’un des thèmes qui peut potentiellement unir les forces civiles en présence sera celui de la lutte aux changements climatiques et donc plus précisément la lutte aux principales causes des émissions de gaz à effet de serre canadiennes ; soit le projet d’expansion de l’industrie des sables bitumineux.

Le 6 juin dernier, une rencontre préparatoire des l’Assemblée des mouvements sociaux sur cette thématique (dont la rencontre finale se tiendra le 23 aout au sein du FSP) se tenait à Montréal, regroupant des représentant(e)s de groupes écologiques, d’associations citoyennes, de communautés autochtones et, signe clair que l’enjeux climatique traverse dorénavant tous les secteurs, des représentant(e)s syndicaux, de groupes de femmes et d’associations d’étudiants. La Colombie-Britannique, l’Alberta, l’Ontario, le Québec et huit communautés/groupes autochtones y furent représentés. D’ores et déjà, une alliance sans précédent — from Coast to Coast to Coast — se dessine. Après KeystoneXL et Northern Gateway, la lutte se transporte maintenant au Québec qui doit à son tour bloquer les 2 projets d’oléoducs qui passeraient chez nous. Avec le soutien de toutes ces forces, avec le leadership autochtone qui détient de plus en plus d’outils pour refuser le passage sur ces terres des projets extractivistes, l’alliance qui émergera du FSP pourrait marquer la fin des ambitions pétrolières du gouvernement Harper.

Révolutionnaire vous avez dit ?

Bien évidemment ! Le renforcement de l’opposition aux pétrolières n’est pas qu’un enjeu environnemental. Il s’agit fondamentalement de s’opposer à un modèle de développement dépassé puisqu’il n’offre aucune viabilité à moyen ou à long terme et de forcer nos élus à penser le « développement » autrement. Dans un contexte ou l’économie canadienne se construit fondamentalement autour de l’expansion du pétrole albertain, mettre un frein à cette expansion signifie une nécessaire révision et réorganisation en profondeur de notre système, et sans doute, parallèlement, d’indiquer la porte de sortie aux prometteurs de ce projet. Les opposant(e)s de toutes sortes aux politiques de l’actuel gouvernement fédéral peuvent tactiquement tirer avantage de cette lutte.

Soyez-en !

Bien que fondamental, le climat n’est pas le seul enjeu. 16 autres thèmes sont tout aussi prometteurs et déjà plus de 500 ateliers sont prévus. Inscrivez-vous maintenantau Forum social des peuples et, du 21 au 24 aout prochain, participez à l’histoire !!